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Une vie de Bridget
21 juin 2015

Quand le flou vous rend fou

Avec mon cher et tendre P., les choses ont beaucoup avancé, très vite, en très peu de temps.

J'ai parlé de relation fusionnelle dans mon dernier post, nous y voilà. Incapables de nous passer l'un de l'autre, ensemble dès que nous avons un temps libre. Depuis une semaine, je n'ai pas passé une nuit sans lui.

 

Après une premiere vraie nuit d'amour (nous avons pris le temps), il m'a fait une révélation importante sur sa sexualité, ses besoins. A la manière de Richard Grey, mais pas dans le même style (moins effrayant pour moi, on dira, même si cela exige une sacrée remise en question et faculté d'adaptation).

Depuis, c'est la panique. Je me pose des questions : serai-je à la hauteur de ses besoins et attentes? a-t-il besoin de ces pratiques en permanence ou ponctuellement? jusqu'à quel degré? et j'en passe.

 

Il est tombé malade ce week-end, ce qui a rajouté de l'angoisse, parce que forcément moins avenant, moins loquace... J'ai toujours droit à mes "ma chérie", "mon chaton", et quelques "je t'aime" de temps à autre, mais de manière plus éparse. Nos étreintes et contacts en tous genres se sont également réduits. Il recherche le contact avec mon corps mais moins sensuellement, moins fréquemment, et il est moins verbal.

Bref... ce que j'ai appris de sa sexualité (et sur quoi il m'a demandé de réfléchir) + cette sorte de "recul" (lié à sa maladie, ou à autre chose?) ont contribué à me mettre en stress...

Conclusion, je suis partie de chez lui ce matin, après quelques larmes qui l'ont apparemment ému, et nous n'avons pas prévu de nous voir avant 48h... depuis que nous nous connaissons, nous n'avons jamais envisagé de ne pas passer un seul moment libre l'un sans l'autre, une seule nuit en solo comme avant. Je pense qu'il a proposé cela parce qu'il se dit "de mauvaise compagnie"  du fait qu'il est malade, mais également qu'il culpabilise de m'infliger cette situation de stagnation, de questionnement, d'angoisse. Il a besoin de sa bulle d'air... Et moi aussi...

 

Mais les bulles d'air ne sont finalement que des bulles : plus que de vous permettre de respirer, elles vous coupent de l'autre sans vous y ramener forcément ensuite. Leur contour vous englobe : vous pouvez voir ce qu'il y a derrière, mais pas y accéder.... comme une muraille de verre... destinée à vous protèger.

images

Cette bulle d'air me fait peur...

 

Je suis rentrée chez moi, angoissée et culpabilisant : je n'aurais pas du verser ces quelques larmes, j'aurais du le laisser croire que tout allait bien dans ma tête et que je gère la pression que génère la situation, j'aurais du rester la femme forte (qu'il a choisie d'ailleurs pour cela, pour sa force et son courage). Je n'aurais pas du lui rappeler que la situation me perturbe, que je suis perdue, que j'ai besoin de parler, qu'il est dans l'évitement depuis, alors qu'il m'a demandé d'y réfléchir...

Et au-delà de cela, c'est comme un schéma "classique" qui se reproduit :

  • L'homme vous séduit, et tombe fou de vous (il ne cessait de me dire qu'il était "raide dingue de moi"), ne vous lâche pas, s'emballe...
  • Il se montre si présent et rassurant, que vous commencez à vous lâcher : vous donnez du temps, de l'affection, et vous répondez à ses "avances verbales" par la même,  ou presque...
  • Soit il disparaît parce qu'il prend peur des sentiments, soit l'équilibre (non encore stabilisé) peut être perturbé par tout élément externe / nouveau (évènement, situation, fait passé révélé, etc... - en l'occurrence, c'est d'avoir appris ses propensions sexuelles). L'homme change d'attitude, prend du recul, rejoint sa bulle... La femme, elle, le ressent forcément, et s'en inquiète. Du coup, elle devient plus oppressante.
  • C'est le début de la fin : alors que le besoin d'être rassurée de la femme grandit, l'homme se réfugie dans sa bulle (sa caverne), et ne saisit pas l'enjeu. Il devient même moins avenant et moins loquace, ce qui contribue à refroidir encore davantage la femme. 
  • A ce stade, soit le couple est capable de communiquer, de gérer, de passer le cap, soit c'est la crise... et cela met un terme à l'idylle, et finalement l'histoire tout court.

C'est quand l'homme change d'attitude que la femme perd pied. Mais il apparaît inéluctable que l'homme change à mesure que la relation progresse. De même qu'il apparaît inéluctable que lorsque la femme perd pied, les choses deviennent bien plus compliquées à gérer, et un poids commence à peser entre les deux.

 

C'est ce schéma que j'ai expérimenté maintes et maintes fois : ils sont toujours à fond en mode conquête, au départ, et puis il y a toujours ce moment où ils ralentissent, et rentrent dans leur bulle. John Gray l'explique bien dans son célèbre ouvrage "Les Hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus" (encore un Gray ! lol). L'homme se réfugie dans sa caverne parce qu'il sait qu'il est tranquille, que nous sommes là, et que maintenant, il peut à nouveau se concentrer sur lui, et lâcher un peu... et nous, nous ne comprenons pas cette attitude, car nous sommes plus constantes, et nous entrons en mode panique.

 

J'en suis là...

 

Mode croisière pour lui...

Mode panique pour moi...

 

Avec ce sentiment que la relation est perdue, comme toutes les autres auparavant. Car lorsque nous entrons dans le mode panique, et que l'homme entre dans le mode caverne / la bulle d'air dont il parle, il y a 90% de chances que nous n'en sortions pas indemnes et ne repartions pas sur les memes bases, surtout lorsque le départ était "fusionnel".

 

Je ne comprends pas qu'il me propose de nous voir dans quelques 48h, lui qui me réclamait en permanence.

Je le prends comme un recul, un besoin de réfléchir à nous deux, un doute.

Peut-être que pour lui, il s'agit de me protéger, de m'éviter une nouvelle déception car il est toujours malade et donc pas forcément agréable.

C'est là aussi que nous différons... la femme a  besoin que son homme la réclame et l'entoure, et tout éloignement est forcément perçu comme un recul plus que comme un moyen de protéger la relation.

 

Quand on est dans qch de magique et de merveilleux, le retour à la réalité nous en coupe totalement, au point de ne pas être en mesure d'y revenir.

Qu'y aura-t-il donc après? puisque la phase de fusion et de magie est maintenant achevée.

 

Sentiment qu'une fois de plus, j'ai cru et donné à quelqu'un qui, découvrant mes fragilités, va finir par prendre peur, comme les autres.

Je me dis même que l'on ne se reverra même pas... ma manière de penser, mon côté angoissé, l'angoissent aussi... ce n'est plus  trépidant de vivre cette relation, c'est stressant. Il y a de fortes chances qu'il ne veuille pas de cela, qu'il en soit effrayé, qu'il y mette un terme... puisqu'il veut juste vivre un truc bien, facile, positif, avec moi... et que moi, je me pose trop de questions.

 

Je me pose pourtant des questions parce qu'il m'a demandé de le faire !

S'il ne m'avait pas fait ces révélations, et demandé de réfléchir, je n'en serais pas là, car tout était vraiment parfait.

A-t-il conscience, au moins, que c'est lui qui m'a mise dans cette dynamique et qui a cassé la magie, quelque part?

Et s'il en a conscience, ce n'est pas non plus facile à porter pour lui.

Je me mets dans sa tête : "je lui fais du mal", "elle n'arrive pas à gérer la situation", "elle est trop accroc, mieux vaut stopper maintenant", "elle est trop fragile", "elle se pose trop de questions, c'est lourd / c'est difficile pour moi", "elle n'est pas capable de s'adapter", "elle n'est pas assez forte", "elle en demande trop" et je me dis que toutes ces pensées qui doivent l'effleurer vont contribuer à ce qu'il mette un terme à notre relation.

J'ai d'ailleurs pris toutes mes affaires de chez lui, alors qu'il insistait pour que je les laisse (jusqu'à il y a quelques jours). Nous n'avons pas parlé du planning de la semaine et des vacances, comme il le souhaitait. Comme si j'étais vraiment partie pour ne pas revenir.

Sans qu'il le relève, parce que c'est une possibilité.

 

Je me dis qu'il propose demain soir, pour avoir le temps de réfléchir et de prendre une décision.

 

Après cela, soit il se lancera avec moi, en connaissance de cause (de mon besoin d'être rassurée + mon côté émotif), soit il estimera que c'est trop complexe à gérer et qu'il ne m'aime pas assez pour gérer mes angoisses et questionnements.

 

Ma derniere relation a foiré à cause de cela (même si le gars était particulier) : j'ai entendu des doutes dans la moitié de ses paroles, je n'ai pas eu ce que j'attendais comme réactions, j'ai fui... et il ne m'a pas non plus vraiment comprise ou rassurée après coup.

 

C'est mon schéma...

A fond au début... ils m'idéalisent... sont fous de moi... veulent que ça marche.

A un moment j'entends qch qui ne me rassure pas, je rentre en mode panique...

Ils paniquent à leur tour... Ils fuient par peur ou parce qu'ils sentent incapables de me rassurer.

Et voilà, la boucle est bouclée.

 

C'etait ma premiere relation fusionnelle, passionnelle, vraie, et magique, depuis des lustres.

Mais je crois que la vie m'a tellement amochée que le doute s'installe toujours trop vite dans mon esprit, que mon besoin d'être rassurée est bien trop important, et qu'aucun homme n'est en mesure d'assumer cela.

C'est mon histoire... mon destin... ce qui explique peut-être cela...

 

 PS: pour la petite histoire, nous avons beaucoup communiqué après cela. Il a reconnu qu'il avait été déstabilisé par les révélations qu'il m'avait faites, et qu'effectivement il avait sa part de responsabilité. Nous nous sommes livrés, et les choses se sont arrangées. Le malaise semble être passé.

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Commentaires
M
Tu penses automatiquement que tes relations finiront mal, alors elles finiront mal. Les femmes ont réfléchi trop. Et c'est notre défaut. On a toujours ces petits voix qui parlent trop et ils ne faut pas toujours les écouter. Parfois faut vivre le moment présent dans une nouvelle relation, si elle finit mal tant pis mais au moins tu auras passé un bon moment. Tu garderas que le positif de cette relation. Mais moi je crois que quand on arrive à un certain âge, les relations tout ce passe vite on n'a plus le temps de trainer. Moi je vois que cette relation comparée à tes anciennes à l'air différente mais j'espère qu'elle marchera je le souhaite pour toi. Je t'envoie des pensées positives
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Une vie de Bridget
  • Bridget, ce n'est pas mon prénom... Une Bridget, c'est une Pôôôvre trente/quarantenaire célibataire sans enfant... En galère avec les hommes (...). Panorama de mes expériences, réflexions, et de mes plus honteuses bêtises...--> c'est par ici !
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