Aujourd'hui j'ai lu les pensées du jour de Bridget, et j'ai eu envie de te répondre Bridget.

Quand j'étais jeune, au collège, je ne faisais pas de vague. Je ne disais rien, ne répondais pas à l'agressivité, j'encaissais et souffrais en silence alors que la méchanceté dont certain(e)s étaient capables me faisait vraiment du mal. Et un jour j'ai décidé de prendre du recul, d'essayer d'ignorer, ou en tous cas me dire que ce que ces gens disaient n'était pas important, parce que ça faisait trop mal. Pas toujours facile, surtout en pleine puberté...

Des années plus tard, j'ai pris conscience que j'étais quelqu'un de sensible: enfin je mettais un mot sur tout ça, même si j'en découvre les aspects divers et variés régulièrement, et que j'apprends au fur et à mesure de ma vie.

Un jour, une thérapeute m'a dit que ma fille était doté d'une profonde empathie. Et que ces personnes ont la sensibilité à fleur de peau. Et j'ai compris, tout est devenu clair: ma fille est mon miroir.

Nous sommes ces personnes qui ont la larme facile, qui nous laissons émouvoir par les sentiments des autres. Nous voyons quelqu'un qui est triste, nous avons envie de lui prendre la main pour le consoler (non je n'exagère pas!), nous voyons une scène un peu "compliquée" dans un film ou un dessin animé, nous sommes en larmes.

Alors pour que ma fille ne vive pas tout cela aussi mal que je l'ai vécu, je lui ai expliqué les choses: que nous avons cette chance de ressentir les émotions des autres, qu'effectivement ce n'est pas toujours évident à gérer, mais que ceux qui ne ressentent rien ne peuvent pas aussi bien comprendre leur entourage. Que c'est une force, et pas une faiblesse. Car nous sommes capables de ressentir beaucoup et tout le monde ne peut pas ressentir ces choses qui nous touchent. Alors maintenant quand nous pleurons pendant une scène triste, nous nous regardons et rigolons. Je lui montre que moi aussi je suis touchée. Avant je me cachais, j'avais honte. Maintenant j'assume et je ne veux pas que ma fille pense qu'il faut se cacher.

Nous sommes des éponges, nous absorbons le bonheur (qui nous fait aussi pleurer tant qu'à faire), la tristesse, les inquiétudes des autres. Mais du coup nous sommes des personnes à l'écoute, qui voulont aider pour que les gens se sentent mieux et nous aussi par la même occasion (ben oui puisque nous ressentons leurs émotions).

Et c'est là où je rejoins Bridget: certaines personnes ne le méritent pas. Certaines personnes apprécieront notre bienveillance, tandis que d'autres, qui n'ont certainement aucune empathie, vont soit estimer que c'est un dû, soit que nous en faisons trop, soit que nous essayons de les manipuler ou je ne sais quoi, et elles vont être dures, blessantes parfois, injustes souvent.

Alors depuis longtemps, j'ai décidé de ne pas écouter ces personnes là. Au collège, une personne m'avait prise pour sa tête de turc et essayait de m'en faire baver, mais je ne l'écoutais pas, je me moquais d'elle. Ce qui n'empêche pas que je la déteste foncièrement pour tout le mal qu'elle a essayé de me faire. J'ai raconté cela à ma fille, en lui expliquant qu'il ne faut pas s'attacher à ce type de propos et d'actes, car ils ont pour unique but de détruire et qu'ils ne sont pas importants car viennent de personnes qui ne comptent pas.

Un jour, une dame qui pourrait être ma maman m'a dit: "tu es comme moi, tu prends tout à coeur alors tu te blindes pour te protéger". C'est un peu l'idée oui. Quand je rencontre quelqu'un, je suis toujours sur la réserve, j'attends de voir, je prends du recul. Je fais attention à moi.

Et puis j'ai aussi appris à écouter la petite voix. Celle qui te dit "cette personne est géniale", aussi bien que "cette personne je ne la sens pas". Parfois, la petite voix ne dit rien hein, et j'ai besoin d'apprendre à connaître la personne pour me faire mon propre avis, mais quand elle me dit "ça pue", j'ai pu constater par le passé qu'elle avait TOUJOURS raison.

Alors quand elle dit cela, he bien je reste à distance et ne m'investis pas pour la personne. Attention, je reste attentive, et la personne pourra me prouver que je me suis trompée, je sais reconnaître mes torts quand c'est nécessaire. Et certaines rencontres sont magiques dans le sens où il y a ce match dès le début qui fait que ça fonctionne. J'en ai fait quelques unes, et écouter ma petite voix m'a aidée. Un jour, j'ai même traversé la France en train pour aller passer le week-end chez quelqu'un que j'avais rencontré sur les réseaux sociaux, c'est dire! ;)   Et j'ai passé un super moment avec cette amie qui pourtant ne fait pas partie de mon entourage proche et que je n'ai au final vu qu'une fois, mais qui est toujours là pour moi, se réjouit de mon bonheur ou m'aide dans mes difficultés. Et c'est ça qui compte: nous nous soucions l'une de l'autre, notre relation est équilibrée, dans la réciprocité.

Finalement, depuis que j'ai adopté cette ligne de conduite, je souffre beaucoup moins des propos et actes des personnes toxiques, malveillantes même parfois. J'ai appris à développer mon instinct pour me protéger.Et ça fonctionne plutôt pas mal.

Et surtout, j'ai appris à mettre l'essentiel au coeur de mes préocccupations: MOI. Savoir être égoïste, c'est savoir prendre soin de soi. Et quand on a fait cela, on envoie du positif aux gens, qui nous le renvoient également. Ceux qui renvoient du négatif ne doivent pas compter, on les ignore.

Alors oui Bridget, pense à toi et ne t'attarde plus sur les personnes qui ne savent que considérer avec dédain ou indifférence tes actes et tes propos, tu mérites mieux que ça, et tu as dans ton entourage des personnes qui peuvent te renvoyer une image positive, ce sont elles qui comptent, les autres ne sont que des parasites à ton bien être.

 

ghosty