Alors voilà... Que s'est il passé ?
Entrer dans les détails serait trop long, mais c'était dans la lignée des articles écrits en novembre et décembre 2020. J'ai cru que j'avais changé... oui, j'étais devenue extrêmement bienveillante et confiante. Et ça m'a foutue dedans, parce que du coup, j'ai accepté des choses que je n'aurais pas dû accepter. Au nom de l'amour et de grands bonheurs partagés tout de même.
M'enfin, la bienveillance, ça commence par nous même !
J'ai oublié d'être bienveillante avec moi-même, en me laissant maltraiter, en culpabilisant de ne pas être à la hauteur, en acceptant humeurs, insultes et gestes déplacés.
Et quand je lis ces articles du début, il apparaît que le ton était bel et bien donné des le départ, que je n'ai pas voulu le voir, car j'étais déjà ultra accro et que j'avais envie que ça marche.
Monsieur s'est avéré mythomane... Et je l'ai vu à plusieurs reprises. J'ai eu droit à d'énormes mensonges sur son parcours, des mensonges sur mon entourage, et des mensonges sur notre vie de couple ou sur moi même (dans mon dos).
Il avait également des tendances paranoïaques. Il voyait le mal partout. La moindre remarque était perçue comme une agression, une attaque personnelle. Même notre pauvre chiot le "prenait pour un con"... Je me suis progressivement censurée pour éviter de le contrarier.
Instable, il changeait d'avis, d'humeur, de manière totalement imprévisible et très déroutante.
Impatient, il ne supportait pas les gens qui n'étaient pas compétents (à son sens), disponibles, réactifs et se prenait la tête avec quelqu'un tous les trois quatre matins.
Il disait porter de grandes valeurs, protéger la population et les libertés (en tant que militaire), mais il ne me protégeait et ne me respectait pas toujours. Et il en était de même avec certaines personnes qu'il croisait et qu'il cataloguait, comme ma mère par exemple. En fait, il ne respectait que lui même. Toute personne qui le contredisait ou ne pensait pas comme lui devenait une personne à enfoncer ou à ignorer.
Je l'ai entouré, aidé, aimé... Mais ça ne suffisait pas. Ou au contraire c'était trop! Je ne savais pas sur quel pied danser... Et de toute manière je ne dansais pas. Il ne supportait pas la musique, n'aimait pas le cinéma non plus, ni les musées ou autres spectacles. Nos seules activités étaient le ménage et le vélo. Je n'ai pas pris de vacances l'été dernier, car il voulait attendre un papier important que mon père aurait très bien pu récupérer.
Nous avons tout de même fait de nombreuses escapades par la suite, toujours dans les endroits qu'il affectionnait et connaissait, où il se sentait à l'aise, fort. Deux fois en Corse, où il a vécu 16 ans, une fois sur son lieu de naissance dans le nord. Et les vacances prochaines étaient prévues dans une destination ultra chaude alors que j'avais plutôt besoin d'une destination moins ensoleillée, compte tenu de ma chimiothérapie et radiothérapie récentes.
Je l'ai pris comme il était. Il était ronchon, souvent en train de critiquer les gens et de faire des histoires, mais je lui montrais que je le soutenais et l'aimais malgré tout. Même quand il s'est fâché avec ma mère qu'il a voulu mettre dehors et qu'il a menacée physiquement comme il savait le faire des qu'on lui résistait.
Mais c'est parce que parallèlement, il était aux petits soins, adorable. Il s'occupait de moi, qui plus est malade, il rassurait mon père. Boudait parfois mon frère, il est vrai... son côté sauvage... ou son côté "je te veux pour moi seule", allez savoir... mais sinon, il était tellement gentil, à me dorloter, me gâter de cadeaux, m'écrire des mots doux, et faire des projets, toujours des projets...
Parmi ceux-là, nous avions prévu de nous marier. A sa demande... voire insistance. J'avais acheté ma robe, et nous avions nos alliances. Quel choc aujourd'hui de me retrouver avec tout cela sans avoir pu aller au bout ! J'ai fondu les alliances, et j'essaie de revendre ma robe. Elle était magnifique.
Etrangement, au fond de moi, je savais que ce mariage n'aurait pas lieu.
Etrangement - ou pas, finalement ! - j'ai toujours senti que quelque chose clochait dans cette relation, et que c'était faux.
Tout avait été très (trop) rapide, il avait démontré très tôt son "potentiel instabilité nervosité" et on se disputait souvent...Enfin je n'aime pas le terme "se disputer" car j'avais plutôt l'impression que c'était lui qui s'énervait et que moi, soit je ne disais rien et j'attendais qu'il se calme, soit je lui répondais...Peut-être que je n'aurais pas dû me rebeller. Peut-être aussi que j'aurais dû respecter mes propres ultimatums, parce que ces heurts sont devenus plus fréquents, et plus violents. Il est vrai que j'ai progressivement cessé de l'admirer et de faire comme si de rien n'était, et que je l'ai mis face à ses incohérences et dérapages. Lui dire ses 4 vérités et lui résister contribuait à "faire monter la sauce" : il sentait qu'il perdait le contrôle et passait à l'intimidation par la menace, le chantage et la force.
Je n'étais pas dupe, mais pas assez tranchée.
Quand il revenait toujours plein de promesses et de gestes et mots d'amour (finalement, pour en mettre, des paillettes, il en a mis !), je reprenais... en lui demandant quand même de consulter un psychologue pour apprendre à gérer ses émotions et travailler sur lui, en lui proposant même d'y aller ensemble pour qu'on communique autrement qu'avec des cris ou des fuites. Il l'a fait deux fois en solo, a annulé un rdv de couple, et n'a jamais entamé de travail. Il a fini par refuser clairement : les psy c'est de la merde.
Et moi j'étais malade et pas en état de prendre une décision quelconque, autre que celle-ci.
De même que mes amis n'osaient pas m'avouer certaines choses que j'ai apprises sur la fin...
1) il m'avait enregistrée à mon insu lors d'une dispute, pour me faire passer pour colérique.
2) il était prêt à "abréger mes souffrances" parce que la mort m'obsédait (ah bon?!?!).
3) il était connecté et actif sur Tinder.. Et oui, le monde virtuel est petit..un jour, il a abordé une de mes collègues sans le savoir. Merci à elle de l'avoir remis en place !
Quant à notre adorable chiot, nous ne l'avons gardé que 3 mois... Et il a fallu le laisser, chose inconcevable pour moi, car il ne supportait pas qu'il ne lui obéisse pas... J'ai pleuré tous les jours pendant 2 semaines après cela. Ouf! Nous l'avons fait adopter, et avons fait un bon placement, mais quelle cruelle expérience !
Et puis se faire prendre et soulever par le cou et le bras le lendemain d'une mastectomie parce que le chat a pissé sur son sac... Ou encore se faire cracher dessus parce que je n'avais pas confiance en lui, alors qu'il cumulait les mensonges... Et encore se faire traiter de salope et entendre qu'il vénérait le connard qui m'avait plaquée enceinte il y a 10 ans... sans compter les jets d'objets, les portes cassées et non réparées, les deux portables et la télévision pétés que je rachetais, les cris, les "tais toi !", "va te faire foutre" ou encore les étranglements... Là je me suis dit que bon... il faudrait faire qch de cette relation, et ensuite m'occuper de moi sérieusement. Là je me suis dit que quand même, il y avait un problème, des deux parts.
Oui, j'ai vécu tout ça pendant ma chimiotherapie. J'ai accepté tout ça, et bien d'autres choses encore ! Et je me demande aujourd'hui pourquoi, et comment c'était possible !
On se demande parfois pourquoi ces femmes maltraitées, battues, ne partent pas, ne réagissent pas. Parfois il y a des enfants et des biens en commun. Ce n'était pas mon cas, et je n'étais pas forcément prédisposée à ce genre d'épreuve, en tant que femme pour le moins éduquée, cultivée, consciente et fine psychologue. Alors qu'est ce qui a fait que quelqu'un comme moi ait pu accepter tout cela? peut-être que j'étais fragilisée par ma maladie. Peut-être que j'étais prête à tout pour que cela fonctionne, par peur d'essuyer un nouvel échec amoureux. Allez savoir ! Mais il y a tout un tas de choses qui peuvent faire qu'on ne réagit pas. J'étais également très amoureuse, je voulais aller au bout, je voulais l'aider, et l'aimer, et je pensais qu'il changerait.
Les gens ne changent pas, on ne les change pas. Je le savais pourtant !
Mais il faut dire qu'un nouveau mensonge et certaines nouvelles découvertes ont largement contribué à ce que je décide enfin de le mettre dehors. Et puis il avait enfin un pied à terre, alors qu'avant, il était chez moi, à mon crochet...
Archives de Novembre 2020 ici : http://www.celibcommebridget.com/archives/2020/11/index.html
Quand je relis les articles du début je comprends que je me suis leurree et je me demande pourquoi j'ai pardonné alors qu'il s'était montré odieux, sans raison, un mois après notre rencontre. C'était annonciateur... et c'est là que j'ai flanché. Je pleurais déjà beaucoup, je sentais que qch n'allait pas, et je l'ai repris quand il est revenu. Sans même qu'il s'excuse ou qu'on revienne sur l'évènement d'ailleurs. Pire, je m'étais excusée alors que je n'avais rien à me reprocher ! Le ton était donné, des deux côtés... A ce moment-là, tout s'est joué.
Aujourd'hui je me retrouve donc seule, après avoir vécu plusieurs épreuves terribles, mais je ne m'en plains pas. J'ai mal car il me manque (ses bons côtés me manquent), mais je me dis que je dois pouvoir un jour rencontrer quelqu'un qui n'aura que (ou presque) des bons côtés et avec qui je partagerai davantage de choses. Quelqu'un qui sera stable, équilibré et respectueux. Je dois devenir exigeante, sélective.
Il convient toujours de se demander ce que l'on veut pour sa propre vie, et de s'y tenir.
J'ai donc écrit dans un mémo CE QUE JE VEUX pour ma vie. Et je le relirai aussi souvent que nécessaire. Il faut se conditionner...
Après trois semaines de rupture, je suis fière et soulagée d'avoir réussi à mettre un terme à cette relation toxique qui me vidait de toute mon énergie vitale, mais j'ai aussi de la peine, beaucoup d'incompréhension, un peu de culpabilité aussi. Mon moral est fluctuant. Je dois me désintoxiquer, et me recentrer.
Je tente de rester positive et de me dire que cette épreuve va me grandir. J'y travaille.
Ma deuxième vie sera consacrée au respect de ma personne... Fuck la bienveillance, la tolérance et la gentillesse.
Il va falloir être égoiste, pas au sens négatif du terme (comme le définit Lise Bourbeau : l'égoiste pense à lui, au détriment de l'autre, se sert chez l'autre pour soi-même), mais au sens de "moi d'abord" (ce qui, en soi, n'est pas de l'égoisme, mais qch de NORMAL). Penser à soi d'abord n'est pas être égoiste, tant que cela n'atteint pas l'autre. Elle est là, la nuance.
Donc pas de culpabilité avec le MOI D'ABORD ! Assumons-le, et tout ira mieux, beaucoup mieux ;-)
A lire...
8 raisons de ne pas mettre fin à une relation dysfonctionnelle : https://www.espritsciencemetaphysiques.com/difficile-fin-relation-dysfonctionnelle.html
Pourquoi a t on peur de rompre (Psychologies.com) : https://www.psychologies.com/Couple/Crises-Divorce/Separation/Articles-et-Dossiers/Couple-pourquoi-a-t-on-peur-de-rompre