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Une vie de Bridget
31 juillet 2019

Laisser l'autre exprimer son amour... Je l'aimais sûrement, mais...

Je l'aimais sûrement, mais...

Il ne m'a pas laissé la place pour l'exprimer, le montrer...
Il ne m'a d'abord pas laissé la possibilité de le réaliser !

Vivre avec quelqu'un qui vous sollicite et quémande en permanence, de manière plus ou moins directe, quelqu'un qui dépend de vous, ou qui cherche seulement à vous faire réagir quand il feint l'indépendance, quelqu'un qui n'est jamais satisfait, et qui cherche à vous contrôler, vous obliger, de manière plus ou moins implicite, cela rend votre expression personnelle complètement impossible. Et donc... c'est très frustrant, et paralysant. 

 

Je ne me suis pas reconnue dans la femme souvent distante et peu expressive que j'ai pu être avec lui. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je voulais lui dire des choses, lui montrer des choses, plutôt que de lui renvoyer mes frustrations ou de simples silences, voire mes hésitations. Mais j'en étais incapable. Je tâchais de m'exprimer autrement, de lui montrer mon attachement autrement, mais à mesure que je cherchais de nouvelles stratégies pour  ce faire, je m'épuisais et mes sentiments s'estompaient alors que sa frustration grandissait et qu'il me la faisait sentir.

Et les fois où je me RISQUAIS à devenir démonstrative, à aller vers lui, il réagissait de telle manière qu'il m'empêchait à nouveau de le faire comme je l'entendais, en étant moi : il commentait, s'en étonnait, me le faisait remarquer... Il attirait tellement l'attention là dessus que cela me bloquait. J'étais comme "décortiquée", "analysée", et ça mettait un frein à mon élan. 

Je n'ai été qu'une piètre version de moi-même, finalement. Malgré tout ce que j'ai pu donner parallèlement pour compenser, qui ne suffisait jamais. 

 

Etre toujours attendue, épiée, jugée, dans le bon comme dans le mauvais, ça vous empêche vraiment d'être vous-même.

 

Grâce à lui, j'ai vécu ce que j'ai pu vivre par le passé, ce que chacun de nous a pu ressentir une ou plusieurs fois dans sa vie : j'ai compris pourquoi ces hommes (souvent) fuient quand ils nous sentent en attente, quand ils sentent qu'on est insatisfaite, quand ils ont l'intuition de cette volonté de les changer de notre part. J'ai compris pourquoi certaines personnes qui se sentent menacées dans leur être le plus profond, incapables d'être elles-mêmes, peuvent se détourner de nous, voire devenir verbalement agressives. Réflexe de protection. Manière aussi, de dire à l'autre : laisse moi exister par moi-même et comme je l'entends !

 

Si votre cher(e) et tendre prend toute la place, sentimentalement parlant, il n'y a plus de place pour vos mots, vos gestes, votre tendresse. 

Si vous agissez ainsi avec l'objet de votre amour, il y a de fortes chances que cet amour ne puisse se développer, s'épanouir.

 

Le recul était nécessaire. Recul qu'il refusait de prendre par souci d'être constamment rassuré (et dans un total irrespect de mon besoin par ailleurs). Mais on n'est pas là, dans un couple, pour  se rassurer et combler les lacunes de l'enfance ou des relations précédentes d'ailleurs ! On est là pour DONNER MUTUELLEMENT (et la seule chose qu'on se doit, c'est cette forme de respect qui est d'entendre le besoin de l'autre).

 

Chacun finit par s'atteler à un seul et unique rôle : aimé ou aimant. Le couple n'a plus de base "réciproque". Alors que l'équilibre voudrait que les deux puissent être "aimé" et "aimant". 

Si le don de l'aimant ne se fait que dans un sens, l'aimé, prend l'habitude de recevoir et n'essaie plus de donner (puisqu'il ne le peut pas !). 

Si le don  de l'aimant est énorme, et l'attente grandissime, comment peut réagir l'aimé, celui qui doit impérativement remplir cette attente alors qu'il n'a jamais "signé" pour ce rôle ni ce type de relation, et alors qu'il a peut-être aussi ses propres besoins.

Si l'aimé, incapable de réagir conformément aux attentes de l'aimant, s'entend qualifier d'hypocrite, de manipulateur ou autres noms d'oiseaux, comment peut-il s'aimer lui-même, ne pas "subir" (telle une victime), et reprendre l'aval sur ses actions en renvoyant cet amour à l'aimant (qui n'est autre que son persécuteur à ce moment-là !) ?

Où l'aimé trouve-t-il sa place si l'aimant devient collant? culpabilisant? dépendant? 

Où l'aimé réalise-t-il qu'il est aussi aimant, si l'aimant se définit d'emblée, et pour toujours, comme l'aimant.

Si la relation s'installe d'emblée sur ce mode bipolaire : aimé - aimant, où chacun devrait se cantonner à un seul de ces deux rôles. 

 

Tout cela coule de source.

Je crois que j'ai pu l'aimer par moments, mais je n'ai jamais pu aller au bout du truc. Epanouir ce sentiment vraiment.

Je n'ai jamais pu l'aimer pleinement, à ma manière, comme j'en avais envie, en étant moi-même, en l'exprimant comme je le ressentais, aux moments qui me semblaient à moi opportuns. 

 

Alors oui, parfois on aime quelqu'un  mais la relation ne trouve pas son équilibre.

Parce que l'autre est insatisfait, et nous aussi.

Parce que les rôles que chacun joue ne correspondent ni aux personnalités, ni aux attentes de chacun. 

 

Parfois on aime quelqu'un sans même pouvoir s'en rendre compte, parce que l'autre nous étouffe avec son propre amour (ou plutôt sa dépendance), et nous empêche de même considérer notre propre amour (ou dépendance !). On n'a même pas la possibilité d'y penser, de l'analyser, de le ressentir, dans ce contexte-là.

Vivre ce qu'il y a à vivre, sans trop chercher à "contrôler"...  Et laisser l'autre libre de s'exprimer. Concevoir la relation comme un échange et surtout la conditionner par le respect.

C'est la seule et unique solution pour pouvoir s'épanouir ensemble. 

 

couple_difference

 

 

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Commentaires
B
Au plaisir, merci de ta fidélité ;-) Pense à t'inscrire à la newsletter pour recevoir les nouveaux posts dans ta boite !
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B
Je suis là !!
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C
reviens bridget!!! tu nous manques!!!
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C
je viendrais tres souvent te lire meri pour ce blog :)
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S
Oui je suis d'accord. Ce n'est pas de l'amour sain si un des membres du couple prends toute la place. De plus, ta réaction est parfaitement humaine et normal. Lorsque nous sommes scruté et analysé en permanence et que l'on nous réclame de l'affection, nous nous retirons simplement affectivement parlant. Ce n'est plus du don, c'est du vol... L'amour est un cadeau et ne se réclame pas comme un enfant qui a perdu son doudou.
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Une vie de Bridget
  • Bridget, ce n'est pas mon prénom... Une Bridget, c'est une Pôôôvre trente/quarantenaire célibataire sans enfant... En galère avec les hommes (...). Panorama de mes expériences, réflexions, et de mes plus honteuses bêtises...--> c'est par ici !
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